Moonrise Kingdom - Wes Anderson

Publié le par enlargeyourmemory.over-blog.com

 

Moonrise Kingdom - Wes Anderson

 

Sur une île.

Une jeune fille, aînée d'une fratrie à trois, guette aux jumelles en permanence. Le moment venu, elle prépare son baluchon (une valise en fait, et même plusieurs) et rejoint, au mileu d'un champ, un jeune garçon du même âge.

Le jeune garçon, en plein camp "kaki-scout", s'est fait la malle un matin, chamboulant l'organisation aux petits oignons menée par Edward Norton. Il va, à travers la forêt, défiant les éléments avec sa panoplie de trucs astuces des kakis-scouts "quand tu as faim, mache des cailloux, ça fait saliver, et ça désaltère").

La jeune fille et le jeune garçon ne se sont vus qu'une fois, par hasard, l'été précédent - un spectacle de fin d'année. Plein d'une assurance pourtant aux antipodes de son physique balbutiant, le jeune garçon l'avait abordée, et en deux minutes, un regard et deux questions, le contact fut établi. Une année de correspondance à distance, et les voilà à planifier une fugue, ensemble.

Une fois partis qu'ils se découvrent; les ennuis commencent; les questions apparaissent. Les autres scouts kakis, qui avaient le fugueur dans le nez, veulent le remettre dans le droit chemin; les parents de la fille, ulcérés par la liberté qu'elle a pris en fuguant, mettent toute leur énergie à la retrouver - d'ailleurs, la maman couche avec le flic de l'île, et n'est plus si raide de son mari.

Au milieu de toutes ces pérégrinations, un méteorologue à bonnet intervient parcimonieusement pour renseigner le spectateur sur l'imminence d'une tempête...

Difficile de raconter ce film en lui rendant honneur. Tout l'univers que construit Wes Anderson se développe d'abord visuellement : on baigne dans des années cinquante de publicité, baignée d'une lumière de polaroid; les personnages, tous plus raides et machinaux, trimballent tous un bon quota de bizarrerie; de l'ensemble se dégage une loufoquerie légère compliquée à mettre en mots. Une nostalgie instagram baigne le film, on peut y être allergique, mais ce n'est pas obligatoire !

L'histoire, course-poursuite à plusieurs vitesses, est menée de façon très classique - mais la mise en scène, les motivations inhabituelles des protagonistes et le ton en font quelque chose de très typé, très caractéristique.

Une belle réussite, qui me ramène au plaisir pris à découvrir Wes Anderson avec La Famille Tenenbaum (et me fait oublier Darjeeling et Mr Fox).

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article