Les Biens Aimés - Christophe Honoré

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Les Biens Aimés - Christophe Honoré

 

Portraits croisés d'une mère et sa fille au travers leurs amours plus ou moins ratés, plus ou moins sincères, plus ou moins par défaut.

Madeleine (Ludivine Sagnier) tombe amoureuse dans les années soixante de Jaromil, jeune médecin tchèque, qui lui fait un enfant, Vera. Il les amène à Prague et les délaisse rapidement. Rentrée à Paris, Madeleine se pose avec François, gendarme, calme et fidèle (mais peut être un peu chiant) - qui l'aide à élever Véra. Un retour de Jaromil, auquel elle ne résiste pas plus de cinq minutes, est tout proche de la faire quitter la maison avec sa fille - le retour de François la fait rester, mais Véra s'enfuit.

Véra (Chiara Mastroianni) tombe amoureuse dans les années 2000 d'Henderson, musicien rencontré à Londres. Elle est en collocation avec Clément (Louis Garrel), qui le vit mal - l'idée qu'il se fait de sa relation avec Véra en prend un coup. Henderson, de son côté, est troublé un temps par Véra, mais est plutôt gay, ce qui va vite s'avérer gênant (pour lui surtout).

La mère et la fille cheminent, chacune ancrée dans son époque, au gré de leurs humeurs, de leurs insatisfactions, dépourvues,coincées dans des histoires sans solution et sans avenir, mais trop éblouissantes, trop riches en promesses pour les laisser en paix - François et Clément les suivent, fascinés et agacés à la fois, seuls.


Eh, mais c'était pas une comédie musicale, au fait? Ah oui, merde !

 

Madeleine tombe amoureuse en chansons dans les années soixante.

Sa fille Véra (Chiara Mastroianni) tombe amoureuse  en chansons dans les années 2000.

Ensemble mais séparées, la mère et la fille cheminent en chansons, chacune bien ancrée dans son époque.


Alex Beaupain fait les chansons; la dimension musicale, à défaut de plomber l'ensemble, n'apporte...pas grand chose de mon point de vue. Ce décalage entre le propos, quand même grave, et ces badinages en musiques, permet à Christophe Honoré de se sentir plus libre, je suppose...plus libre de glisser, sans prévenir, des loufoqueries de mise en scène (faisceau de lumière qui suit tel personnage en état de grâce); plus libre de choisir, pour jouer ses personnages vieux, des acteurs qui n'ont absolument rien à voir avec ceux qui les jouent jeunes (Milos Forman est un vieux Jaromil pour le moins étonnant, sans parler de la jeune actrice qui figure Véra adolescente...!?); plus libre tout court.

(Mais ça gagnerait sûrement en force sans.)

 

Christophe Honoré, malgré quelques petites pépites de mauvais goût, et une reconctitution des sixties un peu toc, signe encore un joli film, au scénario et aux personnages fins et forts à la fois (comme la moutarde).

 

Bientôt, les Chansons d'Amour.

Publié dans Films

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